Les technocrates sans cœur, sans âmes et sans compétence veulent spolier nos enfants en imposant les retraites à points. En effet, dans ce système, celui qui aura le plus cotisé (et encore est-ce vraiment lui qui aura cotisé ?) percevra les fruits de son placement. L'Etat impose ,au lieu et place d'une solidarité, un placement : "Qui cotise plus perçoit plus !". Nous n'avons rien contre les placements, tout individu est libre de choisir le placement de son épargne, mais remarquez que si les placements sont facultatifs et de droit privé la pension de retraite est une solidarité, obligatoire et de droit public.
Réforme des retraites.
Comment sauver nos retraites et celles de nos enfants ?
Aujourd'hui quelle est la situation de nos régimes de retraites ?
Le payement des pensions n'est pas entièrement assuré par les cotisations. Le déficit des régimes de retraite, pourtant important, bien que souvent maquillé, ne cesse de s'accroître.
Les pensions les plus modestes ne permettent pas à leurs titulaires de vivre décemment.
Les divers régimes sont très inégalitaires et donc très injustes.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Pour des raisons historiques, les régimes de retraite se sont mis en place pas à pas, d'où un grand nombre de régimes qui crée une grande inégalité et une grande injustice ! Syndicats salariaux et patronaux y ont trouvé, il faut bien le dire aussi, une raison d'être et de paraître, ils en ont fait leur miel et n'ont pas vraiment contribué à la simplification, à la clarification, à la rationalisation et à l'égalité.
Pour des raisons démographiques, les progrès du bien-être, de l'hygiène et de la médecine ont permis un allongement de la vie, d'où un nombre croissant de bénéficiaires et un nombre décroissant de cotisants, c'est la situation des régimes des salariés mais celle de tous les autres régimes est analogue.
Cette situation parfaitement prévisible et prévue n'a pas été anticipée, n'a-t-on pas abaissé l'âge de départ en retraite de soixante-cinq ans à soixante ans, alors que d'autres le portaient de soixante-cinq ans à soixante-sept ans.
Pour des raisons socio-économiques, qui ont fait que, dans l'ambiance plus facile ou, plus exactement, ressentie comme telle, des « Trente glorieuses », l'assurance vieillesse, qui est une solidarité des actifs envers les anciens, est devenue, au moins pour les plus aisés, un placement. Nous voulons cotiser plus pour pouvoir percevoir plus. Plus trivialement, « chacun veut en avoir pour son argent ! ». Pourtant les placements relèvent de la liberté d'utiliser son argent, comme nous l'entendons, dans le respect de la loi, et donc ne relève pas du public et de l'obligatoire mais du privé et du facultatif.
Pour des raisons politiques, ou plus exactement, pour des raisons de laxisme politique, aucun pouvoir n'a voulu effectuer les réformes indispensables mais très impopulaires et s'attaquer aux privilèges acquis (le temps qui passe secrète des privilèges et vient le temps des réformes douloureuses).
Quels sont les objectifs d'une réforme nécessaire et urgente ?
Il est vital d'assurer la pérennité du régime de retraite.
Il est indispensable d'augmenter le plancher des pensions les plus faibles afin qu'elles permettent à leurs titulaires de vivre, frugalement certes, mais décemment, et ce sans augmenter les dépenses globales.
Il faut instituer un régime unique, individuel (chaque individu doit avoir sa propre pension de retraite) et universel afin de rétablir l'égalité et la justice. La France ne doit pas avoir de privilégiés et de démunis, de nantis et de laissés-pour-compte.
Quelles doivent être les prestations ?
Les prestations ne peuvent qu'être les plus égalitaires possibles tout en récompensant, dans une mesure acceptable, les efforts faits par chacun.
Une pension maximum, par individu, égale à trois fois la pension minimum nous paraît souhaitable (par rapport à l'énorme écart actuel...). Une pension de base, fixée par le pouvoir législatif, d'indice 100, serait versée, à tout le monde y compris aux personnes n'ayant jamais ou très peu eu d'activité lucrative, en gros, très gros, nous vous prions de nous en excuser, « du père ou de la mère au foyer ». Une pension complémentaire d'indice 50, 100, 150 et 200 serait versée, respectivement, aux agents d'exécution, aux agents intermédiaires, aux agents d'encadrement et aux entrepreneurs (les vrais, ceux qui risquent leur épargne, leurs talents, leur travail, leur temps et leur crédit). La pension maximum serait ainsi de trois fois la pension minimum (un écart minime, nous le réaffirmons, par rapport à l'énorme écart actuel...). Ces pensions seraient versées aux bénéficiaires à partir d'un âge fixé par le pouvoir législatif, en fonction des possibilités, sans aucun impératif autre que d'atteindre l'âge requis, les pensionnés pourraient travailler à temps plein ou à temps partiel, salariés ou non (et ainsi préparer plus facilement leur retraite définitive).
Ces pensions resteraient soumises à l'impôt progressif sur le revenu au nom et à la charge de chaque bénéficiaire.
Quelles doivent être les cotisations ?
Les cotisations seraient basées sur le revenu dépensé, revenu encaissé diminué des sommes épargnées et augmenté des reprises d'épargne, à un taux fixé, en fonction des besoins, par le pouvoir législatif. Ainsi égalité et justice seraient réalisées, les cotisations seraient proportionnelles aux facultés contributives de chacun et les prestations seraient égalitaires, sinon égales (mais si faiblement inégales par rapport aux pratiques actuelles) et dans des rapports très généreux pour les plus faibles.
Nous entendons, de l'univers feutré de notre petit bureau, les lamentations, les pleurs, les litanies de ceux qui vont nous dire : « Mais, nos petits Messieurs, nous sommes lésés, nous avons cotisé nous, c'est marqué sur nos bulletins de paye ! » et nous leur répondrons : « Allez casser, si vous le souhaitez, les os de ceux qui vous ont trompés, par manque de probité, par calcul, par incompétence, syndicalistes patronaux et salariaux, hommes et femmes politiques et prêcheurs de tous poils et qui ne vous ont pas dit que vos cotisations n'étaient pas un placement mais la simple contribution à la solidarité envers nos anciens. Si, si allez-y ! De plus vous n'avez rien versé ! Les entreprises décaissent les cotisations de sécurité sociale, ce qui nous en convenons impacte leur trésorerie, grève leurs coûts et diminue leur compétitivité, mais elles s'empressent d'en répercuter, comme il se doit en bonne orthodoxie économique, ne voyez là aucun noir dessein, la charge sur le consommateur final par l'intermédiaire de leur prix de vente. Et s'il vous faut quelque autre preuve, que se passe-t-il en cas de défaillance d'une entreprise, appelle-t-on les cotisations non versées aux salariés ? Non, bien entendu, il n'y a aucune solidarité de payement entre salariés et employeurs. Pour autant, les prestations sont-elles diminuées des droits correspondant aux cotisations impayées ? Non, bien entendu, les prestations sont calculées d'après les cotisations qui auraient dues être payées. Le contribuable, c'est à dire le consommateur final, paye le manque ».
En définitive, dans le système actuel comme dans celui que nous proposons, les cotisations sont payées par chaque individu, sur son revenu dépensé. La différence, c'est que dans notre système les prestations sont égalitaires et que les plus favorisés ne sont pas subventionnés par les moins favorisés.
Pour bien enfoncer le clou, nous vous le répétons, dans le système préconisé comme dans le système actuel, c'est le consommateur final qui supporte les cotisations de sécurité sociale (dont celles d'assurance vieillesse) et ce, proportionnellement à son revenu dépensé. Alors autant qu'il le fasse directement. Cela permettra aux entreprises de réduire le prix de vente hors taxes et contributions du montant de ces charges et ainsi d'être plus compétitives à l'exportation et aux consommateurs finals de ne pas payer plus chers biens, services et travaux d'origine française. Les produits étrangers eux supporteront la charge des cotisations. Vous allez nous dire : « Que d'angélisme nos petits Messieurs, les entreprises ne joueront pas le jeu ! » et nous vous répondrons : « Il y a un pouvoir exécutif dont la tâche principale est de faire appliquer (exécuter) la loi. A lui, qui d'habitude est si prompt à vouloir s'approprier les tâches des autres (dans une volonté de domination), de faire son travail et d'obliger si nécessaire, les entreprises à respecter les règles du jeu. A tout honneur tout labeur ! Et s'il en était incapable, virez le ! »
Les entreprises n'ayant plus à répercuter dans leur prix de vente la charge des cotisations de sécurité sociale et leurs démarches administratives étant largement allégées, seront incitées à embaucher. Celui qui, le pouvant et ayant un besoin de main d'œuvre, ne saisirait pas cette aubaine (lors du changement de législation) serait un âne indigne d'être entrepreneur.
Que conclure ?
Le système que nous préconisons est efficace car il est pérenne, tout le monde cotise pour tout le monde et sur la base la plus large et la plus naturelle. Quelle base, en effet, pourrait-elle être plus large et moins incontestable ? Sa gestion est des plus légères et des moins coûteuses. En plus il protège nos entreprises du dumping social de certains pays et les incite (lors de sa mise en place tout au moins) à embaucher. Il est juste, solidaire et égalitaire, car tout le monde cotise, à raison de ses facultés contributives, et que tout le monde reçoit une prestation, si légèrement différente au moins égalitaire, et qui, tout de même, récompense les efforts accomplis par chacun.
Quel peut être le fondement d'une opposition à ce système, sinon l'égoïsme et la défense de privilèges injustifiables et rien d'autre ?
La réforme en marche qui se profile n'est nullement structurelle comme prétendent les thuriféraires du régime actuel, elle ne porte que sur quelques paramètres et va aggraver la situation de certains (les plus vulnérables) sans améliorer celle des autres (à l'exception de celle des premiers de cordée ou plutôt de ceux décrétés comme tel). Elle est insuffisante, inefficace, injuste, médiocre…